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Que signifie aujourd’hui pour un photographe de se trouver aux côtés de Wols, Ubac, Brassaï ? Continuité des images relevant d’une tradition, ou simple confrontation ? Les images de François Sagnes témoignent d’une ambiguïté, celle de la photographie qui va vers la peinture, mais pour revenir à la photographie, obstinément. Partant d’un principe qui serait celui du peintre, François Sagnes photographie. Aucune ombre ou présence extérieure, mais des murs. Et sur ces murs, une picturalité saisie. Ainsi dans un tirage qui a pour nom “Warlock“, la présence peinte d’un homme sur le mur nous semble profondément photographique (on pense à la silhouette du photographe, son reflet, ou son ombre), alors que la photographie collée, très curieusement, devient picturale. Les critères sont brouillés, pour un moment encore, et que pouvons-nous voir sinon de la couleur ; puis tout redevient photographique. À l’instant où le cadrage a découpé dans le mur, la peinture peut cesser d’exister ; reste le négatif ayant trouvé ses propres codes, sa personnalité, et son affirmation.


Pierre Giquel, le 2 février 1981.

Publié dans le catalogue François Sagnes pour l’exposition BRYEN éclaté, Nantes – Musée des Beaux-Arts, février - mars 1981